Inventaire national des collemboles et acariens des sols
Domaine d’action
Acarologie, collembologie, taxonomie, écologie, chorologie, biologie moléculaire, bioinformatique
Localisation
Tout le territoire suisse
Membres impliqués
Sylvain, Loïc
Partenaires
Office fédéral de l’environnement, Université de Neuchâtel, InfoFauna, SwissBOL, GBIF
Date
2021-2024
Problématique
La Suisse ne dispose pas de données récentes concernant les espèces animales vivant dans ses sols et n’a pas donc de moyen de quantifier l’évolution de cette biodiversité.
Objectifs
Collecter un maximum d’espèces de collemboles (Collembola) et d’acariens (Gamasina et Oribatida) dans les sols de Suisse.
Séquencer des codes-barres génétiques propres à chaque espèce.
Utiliser l’ADN environnemental présent dans le sol pour faciliter l’estimation de la diversité en espèces d’un site.
Méthodes
Extraction des microarthropodes du sol par la méthode MacFadyen ; tri des spécimens à la loupe binoculaire ; Identification morphologique au microscope ; extraction non destructive de l’ADN ; barcoding des espèces ; metabarcoding sur ADN environnemental ; pipelines bioinformatiques.
Les collemboles et les acariens forment la plus grande partie des microarthropodes des sols du monde. Ces êtres ubiquistes jouent un rôle essentiel dans la fragmentation de la litière des végétaux, dans le processus d’humification ainsi que dans le contrôle des populations animales et microbiennes des sols. C’est peu dire que ces organismes étaient méconnus jusqu’alors. Quelles espèces trouve-t-on aujourd’hui en Suisse ? Dans quelles proportions ? Voilà des questions auxquelles ce grand recensement a permis d’apporter un début d’éclairage. Au travers de prélèvements de carottes de sol sur 320 sites répartis à travers toute la Suisse, dans des biotopes d’importance nationale, des réserves forestières, mais aussi des alpages ou des terres cultivées, nous avons pu identifier à ce jour 314 espèces d’acariens et 167 espèces de collemboles. Mais ces chiffres augmentent à un rythme qui ne faiblit qu’à peine. Et parmi ces espèces, plusieurs semblent nouvelles pour la science. Des espèces, encore jamais observées, qui vivent sous nos pieds depuis des centaines de milliers d’années !
Ce projet a également permis d’implémenter une méthode d’estimation de la diversité des collemboles et acariens par l’ADN que ces animaux laissent dans le sol au cours de leur vie, puis à leur mort. Le metabarcoding est une technique qui amplifie les fragments d’ADN des groupes d’organismes recherchés, les séquence, puis les classe en unités taxonomiques. En établissant des “codes–barres” pour chaque espèce, il est alors possible d’associer un nom d’espèce à ces unités taxonomiques. A partir de l’ADN contenu simplement dans la terre, on peut alors déduire l’historique récent des espèces en présence sur un site. Les résultats que nous avons obtenus sont très encourageants pour intégrer cette technique dans les réseaux nationaux de mesure de biodiversité.
Phthiracarus sp. (Oribatida)
Pseudachorutes palmiensis (Collembola)